Deux votes sur deux dossiers clefs pour les écologistes - la pollution de la nappe phréatique grenobloise et le budget des transports en commun - ont montré que la stratégie d’affrontement au sein de la majorité métropolitaine ne portait pas ses fruits.
Sur le premier, à propos duquel l’inquiétude monte puisqu’il est maintenant établi que la nappe phréatique grenobloise est l’une des plus polluées de France et que les élus en sont informés depuis plusieurs années, le président Christophe Ferrari, inquiet de pouvoir être accusé d’inaction, proposait de modifier les statuts afin de pouvoir se saisir de ce sujet.
Eric Piolle a lancé une campagne auprès des élus pour s’y opposer, prenant la peine d’écrire à chaque maire, menaçant d’user du droit de veto de la ville centre. Malgré une offensive qui s’est poursuivie dans l’hémicycle vendredi par la voix de ses proches, le vote a été cinglant. Des communistes à la droite, les élus ont refusé de suivre l'écologiste dans sa demande de report de la délibération.
La même guérilla sur les transports, entamée depuis qu’il avait échoué à imposer Yann Mongaburu à la présidence de la Métropole – battu par Christophe Ferrari - et ensuite remplacé à la présidence du syndicat des mobilités le Smmag par Sylvain Laval, produit les mêmes effets.
D’autant que sur le fond le Plan de Déplacement Urbain (PDU) voté sous l’ère Mongaburu n’était pas financé à 70%.
Depuis lors, les élus de la majorité grenobloise reprochent à leurs successeurs de ne pas l’avoir mis en œuvre et ajoutent des revendications de gratuité des transports dont le coût total est de l’ordre de 60 millions d’euros par an. Une gratuité qu’ils avaient eux-mêmes exclue de leur propre PDU au moins jusqu’en 2030.
Alain Carignon, le leader de l’opposition a eu beau jeu de rappeler ces contradictions béantes, tandis que la gauche fidèle à Christophe Ferrari défendait la nouvelle gestion. Résultat : seul le groupe d'Eric Piolle, réduit à lui-même, s’opposait au budget des transports en commun.
La majorité métropolitaine est donc divisée sur deux dossiers symboliques de sa politique . Dans ce contexte les aléas du projet de transport par câble entre deux communes qui vient de recevoir un avis défavorable d’une instance administrative (un projet qui figurait dans le PDU de Yann Mongaburu auquel les élus grenoblois s’opposent désormais ndlr) donnent l’image que la Métropole ne peut plus avancer.
Eric Piolle porte le chapeau politique de cette tactique et de ses résultats et suscite l’incompréhension si l’ambition qu’on lui prête désormais était de briguer la présidence de la Métropole en 2026.