Cet anniversaire est d’autant plus symbolique que le maire de Grenoble est tenu par les statuts de son mouvement à n’accomplir que deux mandats successifs, et ne pourra donc se représenter en 2026.
Cette fête se déroule sur fond de grogne des Grenoblois après la hausse massive de la taxe foncière (+30%) et de divisions internes à la majorité grenobloise (7 élus en ont été exclus) et de conflits avec la majorité métropolitaine.
Dans son bilan positif, Eric Piolle retient ses annonces de fin de la publicité dans la ville, se félicitant de nombreux articles dans la presse internationale à ce sujet , des autoroutes à vélo, de l’amélioration de la qualité de l’air et de la végétalisation.
Si on comprend bien cette communication qui correspond aux attentes de son électorat, le résultat est très discuté par les observateurs : la publicité est toujours présente sur les abribus souvent éclairés la nuit, les choix techniques effectués pour les autoroutes à vélo sont contestés par les spécialistes, l’amélioration globale de la qualité de l’air ne bénéficie pas aux secteurs de la ville qui subissent les reports de circulation et comptent de nombreuses écoles et, enfin, le verdissement est contrarié par une densification qui en fait la première des grandes villes de France pour les ilots de chaleur dus à l’urbanisation.
Malgré cela, Eric Piolle a pu s’enorgueillir du titre de "capitale verte" obtenu en 2022. Une année pendant laquelle il a beaucoup capitalisé en communication.
A l‘occasion de ce bilan, Eric Piolle fait le choix de multiplier les interventions, une fête est même organisée le 6 avril prochain et il "assume" la hausse d’impôts. Reconnaissant seulement "avoir fait des choses mal comprises".
Dans la mesure où l’édile est désormais à nouveau tourné vers l’élection présidentielle, la seule question qui se pose est de savoir si ses mandats grenoblois seront un plongeoir ou un tremplin pour lui dans cette perspective.
Pour l’avenir des Grenoblois ,un journaliste du Dauphiné juge que les finances seront l’héritage qui pèsera le plus longuement. Obérant considérablement les possibilités pour les suivants. L’impôt et la dette ne sont certainement pas la trace qu’Eric Piolle entendait laisser à Grenoble. Ce ne sera probablement pas la seule. Mais il a pris le risque que ce soit celle dont les Grenoblois se souviennent chaque année à l’automne.