En annonçant vouloir remplacer le théâtre Prémol par le Centre des Arts du Récit installé à Saint-Martin-d’Hères, la municipalité Piolle a ouvert un nouveau front. D’autant plus controversé que le fondateur des Arts du Récit, Henri Touati a fait savoir dans une lettre ouverte son profond désaccord : "La Ville de Grenoble porte une forte responsabilité en proposant ce processus, une méconnaissance des enjeux artistiques et culturels des Arts du Récit, un mépris de l'éducation populaire et de la vie associative, une volonté de régler des situations financières en dégradant les projets (...) elle décide de séparer le Théâtre de la MJC, ce qui a court terme n'en fera qu'une coquille vide. Toutes ses activités seront traitées ailleurs".
Ce dossier fait suite aux menaces sérieuses qui pèsent sur l’’existence de la MJC Mutualité, la municipalisation de «La Cordée à Villeneuve, la fermeture du Plateau à Mistral … Déjà assez mal en point avec le secteur culturel du fait d’une volonté municipale d’encadrement qui se traduit par des conditions d’engagements idéologiques pour avoir accès aux subventions, la municipalité grenobloise souffre depuis son origine de rapports difficiles avec les acteurs de l’éducation populaire.
Cette dichotomie se manifeste à nouveau avec sa communication sur la conférence intitulée "carton rouge au racisme", le 28 mai prochain à Grenoble avec comme invitées les Hijabeuses qui militent pour pouvoir porter le hijab pendant des matchs de compétitions de football.
L’écart entre ce thème controversé qui se situe dans la lignée de la tentative d’autorisation du burkini dans les piscines municipales qui avait été cassée par le Conseil d’Etat et la refonte du secteur socio-culturel à sa main, met à nouveau en lumière avec éclat les deux facettes de la majorité d'Eric Piolle : la mise en avant d’un anti-racisme militant d’un côté et, de l’autre, un refus obstiné de tout pragmatisme et ouverture sur le tissu associatif et les acteurs de l’éducation populaire dans un domaine clef de la ville.
Il en résulte une tension de plus en plus vive qui fait naitre une véritable fronde laquelle pourrait grossir si plusieurs associations s'estimant victimes décidaient de s'unir pour agir.
Piolle c' est " main basse sur la ville ".
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