Grenoble : la succession d'Eric Piolle embarrassée

Grenoble : la succession d'Eric Piolle embarrassée

Les révélations d’Enzo Lesourt , l’ex-principal collaborateur du maire écologiste de Grenoble, embarrassent fortement la majorité municipale.

Au Dauphiné Libéré, il confirme avoir été entendu par la police judiciaire et avoir été contraint par Eric Piolle de verser une partie de son  salaire à Elisa Martin, députée LFI alors 1ère adjointe. L’affaire est donc à l’instruction et les deux prochaines auditions devraient concerner le maire et la parlementaire insoumise. Le parquet pourrait ensuite saisir un juge d’instruction ou même déférer directement devant les juges.

Le dossier ouvert pour versement illicite d’argent public entraine automatiquement inéligibilité s’il est avéré. Après la condamnation pour favoritisme, ce serait une véritable déflagration dans la  gauche et l’extrême gauche locales, dont on mesure mal toutes les conséquences.

En effet, du fait que les élus écologistes ne peuvent pas accomplir trois mandats dans le même poste, Eric Piolle ne se représentera pas mais envisageait – afin de briguer la présidence de la Métropole - de figurer sur la liste de Laurence Ruffin, la sœur de François Ruffin, qu’il a adoubée et qui a annoncé sa candidature à Libération.

Le calendrier judiciaire pourrait défaire cette savante construction. Outre l’éventuelle éviction d’Eric Piolle, la prétendante serait placée dans le dilemme de cautionner ou de rompre avec ses pratiques. Or, jusque là , l’idée exprimée par les stratèges de la majorité municipale était une rupture dans "l’incarnation", mais pour maintenir la même  ligne et les mêmes méthodes de gestion.  L’actualisation de la fameuse phrase du Guépard : "Que tout change afin que rien ne change".

Ce plan initial serait difficilement tenable si l’institution judiciaire vient le percuter de plein fouet, avec cette affaire du salaire déguisé consenti à la première adjointe.

Cela pourrait libérer un peu plus encore les ambitions qui se font jour à gauche à côté de l’actuelle majorité municipale sur fond de conflit dans la majorité métropolitaine entre le président PS Christophe Ferrari et les élus de la ville-centre.

A 16 mois des élections municipales, la situation politique grenobloise est plus complexe que jamais et sera peut être plus ouverte que lors des précédents scrutins.

X
0 commentaire
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Grenoble Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Grenoble Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.