Grenoble est devenue la première ville de France de sa strate (100 à 200 000 habitants) pour les impôts locaux.
Ce lundi, il défendra son budget devant un Conseil Municipal attentif et une opposition très mobilisée. L’affaiblissement de sa majorité depuis sa réélection ne facilite pas sa tâche : entre les démissions et les exclusions, prés d’une dizaine d’élus l’ont quitté. Parmi lesquels l’historique adjoint aux Finances, Hakim Sabri, dont les propos très critiques sur les finances de la ville crédibilisent nombre de celles de l’opposition.
Un autre acteur éloigné de la vie municipale, Jérôme Safar le candidat PS malheureux à la succession de Michel Destot s’est avancé d’un pas en partageant l’analyse financière développée par Alain Carignon ( LR) le principal opposant.
Car si la ville a échappé en 2016 à la mise sous tutelle par un premier "plan de sauvegarde", elle se trouvait à nouveau dans une situation dangereuse en 2023 : la hausse d’impôt la sort de la crise "provisoirement" selon l’opposition.
Tout le débat financier va tourner autour de cet adjectif. Or les données des documents budgétaires sur la dette, le fonctionnement, l’investissement tendent à démontrer que les problématiques de la ville sont structurelles, mettant Eric Piolle en accusation sur la préparation de l’avenir.
Le Maire a envoyé ses adjoints en défense par des conférences de presse ciblées détaillant secteur par secteur ce que la municipalité allait pouvoir engager en 2024. Compte tenu de ses moyens limités elle a revu à la baisse sa communication sur le "bouclier social et écologique" cherchant à être la plus concrète et factuelle possible.
Elle espère atténuer les mécontentements réels – qu’elle ne nie plus- et que la hausse d’impôts ne sera qu’un mauvais souvenir en 2026 compensé par des résultats sur d’autres fronts écologiques.
La vie politique est souvent une série de paris risqués.