Une somme de 700 millions d’euros serait à ponctuer sur les contribuables métropolitains. En comparaison, sur les seuls Grenoblois il est vrai, l’augmentation de 30% des impôts a rapporté 44 millions d’euros de recettes. C’est dire les enjeux.
Le projet ambitieux de réaliser un RER à Grenoble, qui vise un service de trains fréquents entourant la métropole à l'horizon 2035, rencontre aujourd'hui des difficultés en termes de financement. Place Gre'net rapporte que Sylvain Laval, vice-président de la Métropole chargé des déplacements et Christophe Ferrari le président, envisagent une nouvelle taxe pour couvrir les coûts.
Actuellement, le RER grenoblois n'est qu'à ses prémices, avec l'annonce de la première étape de construction d'une halte ferroviaire à Pont-de-Claix prévue en 2024 pour un montant de 5,7 millions d'euros. Mais le budget global, estimé à un milliard d'euros en 2019, pourrait être plus élevé en raison de l'inflation.
La prise en charge du financement pose question puisque l'État, à travers ses annonces pour divers projets de RER en France, y allouerait une part qui ne suffit pas – et de loin- à couvrir le projet grenoblois. Par ailleurs, la Métropole elle-même est confrontée à des difficultés financières, à un endettement élevé et envisage d’augmenter ses impôts pour faire face à ses charges courantes, indépendamment de ce prélèvement supplémentaire pour le RER .
La "taxe foncière additionnelle" qui est à l'étude soulève des inquiétudes après le coup de massue fiscal reçu par les Grenoblois. Cette recherche de recettes nouvelles accrédite l’idée que les augmentations d’impôts ne résolvent pas les problèmes structurels des deux collectivités – Ville et Métropole- qui n’ont pas réussi à faire de la métropolisation un levier pour des économies d’échelle.
L’étude d’un nouvel impôt en début d’année passe mal. S’ajoute l’incertitude sur la réaction des élus grenoblois dans le cadre de la guerre Piolle/Ferrari. Viendraient ils en aide à leur bête noire, Sylvain Laval, le successeur de Yann Mongaburu, le candidat malheureux de Piolle, en acceptant la co-responsabilité de ce nouvel impôt pour sortir le dossier RER de l’impasse ? Ou bien au contraire, s’y refuseront -ils afin de lui attribuer l’échec de ce dossier majeur renvoyé aux calendes grecques ?
Le précédent du Métrocable entre St Martin le Vinoux et Sassenage, auquel la majorité grenobloise s’oppose après que le projet ait figuré dans le Plan de Déplacement Urbain ( PDU) de 2019 présenté par Yann Mongaburu, voté par elle, tend à démontrer que la politique l’emporte parfois sur la technique.
Le sort du RER grenoblois est donc lui aussi suspendu à des considérations pas toutes liées à son intérêt pour les usagers.